Peut-être qu’il y en a parmi vous qui reconnaissent cette image, c’est L’Arrivée d’un train en gare de la Ciotat (1895). Un des premiers films de l’histoire du cinéma. Un film très court, à peine 50 secondes. Et qui raconte une histoire très simple : L’histoire d’un train qui arrive en gare de la Ciotat.
La première projection de ce film elle a lieu à Lyon. Donc on est à la fin du 19e siècle, la majorité des gens dans la salle n’ont jamais vu un film de leur vie, et quand ils voient le train arriver vers eux, ils paniquent, ils pensent que le train va les écraser, certains se mettent à hurler, d’autres se lèvent de leur siège et quittent la salle en courant.
L’histoire de cette projection elle est assez connue (il faut dire qu’elle est plutôt belle), mais elle est totalement fausse. Ces personnes voyaient bien un film pour la première fois de leur vie, mais déjà elles étaient dans un théâtre, tout le monde sait que dans les théâtres il n’y a pas de train, les trains c’est dans les gares. Et puis, il ne faut pas oublier que c’était un film muet en noir et blanc.
Et même si pendant un instant les spectateurs avaient réussi à oublier, qu’ils étaient dans un théâtre, que les trains n’étaient pas muets, et que leur monde était en couleur, il ne faut pas oublier que l’arrivée du train elle est filmée depuis le quai. Le point de vue du film c’est le point de vue de quelqu’un sur le quai qui voit un train arriver. Est-ce que quand on est sur un quai de gare et qu’on voit un train arriver on panique ? Non, bien sûr que non. Pareil, quand vous avez vu ce dessin, est-ce que vous vous êtes dit : Au secours ! Le train va m’écraser !
? Non. La perspective est bien faite, c’est évident que le train va passer à votre gauche.
Il y a une histoire un peu pareil avec La Guerre des mondes de Welles. À ne pas confondre avec La Guerre des mondes de Wells. La Guerre des mondes de Wells c’est un roman, qui raconte l’invasion de la terre par les extraterrestres. Et La Guerre des mondes de Welles c’est l’adaptation radiophonique, du roman de Wells.
Donc Welles il est à la radio, il est en direct, il va raconter l’histoire de La Guerre des mondes de Wells. Et il a une idée qui est pas mal, c’est qu’il va jouer le rôle d’un journaliste radio, qui avertirait la population de l’arrivée imminente des extraterrestres sur terre.
Sauf que les gens qui entendent ça chez eux, ils y croient vraiment. Et on se retrouve avec des mouvements de panique dans tout le pays (ça se passe aux États-Unis), des accidents, des émeutes, et même certains cas de suicides.
Comme vous pouvez vous en douter, cette histoire à fait beaucoup de bruit. Ça a fait les gros titre de la presse nationale et même internationale. On en a beaucoup parlé pendant plusieurs années. Jusqu’au jour où un groupe de chercheurs et de chercheuses s’y sont intéressées d’un peu plus près et ont découvert que c’était totalement faux ! Quand on remonte à la source de la rumeur, on tombe sur un journaliste qui, le lendemain de la diffusion, a interrogé des auditeurs qui avaient écouté d’émission la veille. Et la plupart de ces personnes lui ont dit qu’elles avaient eu peur.
Sauf que ce que ce journaliste ne sait pas, c’est qu’avoir peur, ça ne veut pas forcément dire y croire vraiment. C’est ce qu’on appelle la suspension volontaire de l’incrédulité. La suspension volontaire de l’incrédulité c’est une faculté qu’on a qui, quand on est confronté à une œuvre de fiction, nous permet de nous prendre au jeu et de ressentir des émotions comme si c’était la réalité, tout en sachant très bien que ce n’est pas réel.
La réalité c’est que l’histoire de la panique du public de La Guerre des mondes de Welles, tout comme l’histoire de la panique du public de l’Arrivée d’un train en gare de la Ciotat, ce sont juste des légendes urbaines. Comme le fait que les épinards sont riches en fer, comme le fait qu’on utilise seulement 10% des capacités de notre cerveau, Comme le fait que Walt Disney a été cryogénisé…
Moi j’ai vécu la plus grande partie de ma vie, En pensant que j’étais dans un monde où Walt Disney avait été cryogénisé. Et c’est très récemment que j’ai appris que c’était le contraire : Walt Disney a été incinéré. C’est fou les légendes urbaines… Personnellement j’adore ça. Tout ce qui est histoire fausse j’adore, les histoires vraies ça m’ennuie un peu. Les films qui sont présentés comme inspiré d’une histoire vraie
ou tiré de fait réel
ça ne me donne vraiment pas envie, par contre les histoires fausses j’adore. D’ailleurs j’ai beaucoup de chance parce que raconter des histoires fausses, aujourd’hui c’est un peu mon métier. Mais des fois je fais aussi ça sur mon temps libre :
Par exemple, il y a un truc que j’aime bien faire c’est interpréter un personnage anonyme. Souvent je fais un employé de bureau. J’ai un déguisement chez moi, assez basique : chemise blanche, costume bleu, chaussures noires. Je sors dans la rue avec une sacoche d’ordinateur vers 6 ou 7 heures du matin, et c’est génial parce que les gens que je croise dans la rue à ce moment-là, ils pensent vraiment que je vais au bureau ! Et je m’assois à l’abribus, je mets mon kit mains-libres et je commence à faire une fausse conversation avec une collègue de travail imaginaire. Et la personne assise à côté de moi dans l’abribus à ce moment-là, elle croit qu’elle est dans la vraie vie, alors qu’en réalité elle est au théâtre ! Quand tu fais ça, il faut vraiment que l’histoire que tu racontes soit très banale, tes spectateurs assistent à une fiction, mais non seulement ils ne s’en rendent pas compte et en plus ils n’en garderont aucun souvenir.
Toutes les personnes qui ont déjà fait ça pourront vous le dire, c’est vraiment très jouissif d’insérer de la fiction dans le réel comme ça et de réussir à troubler un peu la frontière entre les deux. Historiquement il y a des gens qui ont vraiment poussé cette idée très loin. Homère par exemple, (l’auteur de l’Iliade et l’Odyssée, l’auteur des deux premières œuvres de fiction de l’histoire de la littérature occidentale) il a eu dans sa vie un rapport tellement intense avec la fiction que lui-même il en est devenu fictif ! Et ça on s’en est aperçu très tard ! Que Homère c’était juste un personnage, au même titre qu’Achille ou Ulysse.
Et Shéhérazade, (l’inventeuse du cliffhanger) elle c’était vraiment une conteuse virtuose : sa spécialité c’était de raconter des histoires dans lesquelles les personnages racontaient des histoires. Et parmi ces histoires ils pouvaient y en avoir dans lesquelles les personnages racontaient eux aussi des histoires dans lesquelles d’autres personnages pouvaient éventuellement à leur tour raconter des histoires, etc.
Eh bien Shéhérazade, la plus grande conteuse de tous les temps, elle-même c’est un personnage de conte, Les Mille et Une Nuits.
Est-ce que vous commencez à voir ce que je veux dire quand je parle de ces personnes qui se sont tellement impliqué dans la fiction, dont la vie a été tellement intimement liée à la fiction, qu’ils ont réussis à transformer leur existence même en fiction.
Un autre exemple que j’aime bien c’est Ésope. Ésope c’est un esclave noir dans une cité grecque vers le VIe siècle avant J.C. Et si on connaît son nom encore aujourd’hui c’est parce qu’Ésope il a inventé un genre littéraire. Il a inventé la fable. Je ne vais pas vous raconter toute sa vie parce que ça rendrait ce texte beaucoup trop long mais croyez-moi (ou ne me croyez pas et allez voir sur Wikipédia) : Ésope, l’inventeur de la fable, sa vie, c’est une fable ! Et vraiment je vous jure que quand on lit sa biographie c’est frappant. Quand il est mort à la fin, il y avait presque une morale.
Ésope il a beaucoup inspiré De La Fontaine, La moitié des fables de De La Fontaine (je ne sais jamais si on dit Les fables de La Fontaine
ou les fables de De La Fontaine
, c’est comme Scarface, est-ce que c’est un film de De Palma
ou un film de Palma
?) elles sont pompées sur le travail d’Ésope. Et il a aussi un peu inspiré Echiro Oda, notamment pour le personnage d’Usopp dans One Piece. Usopp il porte un nom très proche de celui d’Ésope, mais surtout c’est un fabulateur, depuis qu’il est tout petit il n’arrête pas de raconter des histoires incroyables, c’est un menteur, il a un long nez comme Pinocchio. Et les lecteurs de One Piece, ont découvert un truc, c’est que les mensonges qu’Usopp raconte depuis le début du Manga, ils finissent toujours par se réaliser (Et c’est pas évident à remarquer quand tu lis l’histoire, parce que souvent c’est plusieurs centaines de chapitres plus loin que ça se réalise)
Dans les premières traductions en français Usopp il s’appelait Pipo. Pipo ça veut dire mensonge, ça vient de pipeau. Un pipeau c’est une flute qu’on utilise pour mentir aux oiseaux, pour les attirer. Pipeau ça a aussi donné pipés, des dés pipés c’est des dés qui mentent. Et ça a aussi donné pipe. Au départ c’était parce qu’une pipe ça ressemble un peu à une flute (au niveau de la forme). Mais par extension, pipe aujourd’hui ça peut aussi vouloir dire mensonge (Ça je l’ai découvert récemment et ça m’a totalement réconcilié avec Magritte.)
J’étais très en colère contre Magritte à cause de sa trahison des images. Vous savez La Trahison des images de Magritte c’est ce tableau où il dessine une pipe et dessous, il écrit Ceci n’est pas une pipe
. Ce qu’on t’apprend dans les livres c’est que Magritte quand il dit Ceci n’est pas une pipe
, ce qu’il veut dire c’est qu’il y a une différence entre une pipe (une vraie pipe dans la vraie vie), et la représentation d’une pipe.
Mais moi je trouve ça ne se fait pas de dire ça. Pour moi quand tu travailles comme ça avec la fiction, avec la représentation, tu dois être à la fois convainquant et convaincu. Et pour moi, la pipe que j’ai dessinée juste au-dessus, c’est une pipe. Et si tu es peintre et que tu dis le contraire, c’est un peu comme si tu es un magicien et qu’à la fin de ton tour tu dévoiles le truc, c’est pas sympa, tu trahis les images.
Tout ça pour dire qu’on était en mauvais termes avec Magritte (Enfin, c’est surtout moi qui étais en mauvais terme avec lui, lui il s’en foutait pas mal, il était mort) quand, il y a quelques mois, je lisais la définition de pipeau dans le dictionnaire, Et comme il s’avère que (un peu par hasard) pipe c’est sur la même page, je me met à lire la définition de pipe, et je découvre que pipe, ça peut aussi vouloir dire mensonge ! Par exemple au Québec on dit : Arrête de me raconter des pipes
. Et moi je ne savais pas ça ! Mais maintenant que j’y pense c’est évident : Ceci n’est pas une pipe
” ça veut dire Ceci n’est pas un mensonge
. Autrement dit ceci n’est pas une illusion, ceci n’est pas qu’une représentation. Ceci est vraiment une pipe !
Usopp c’est un personnage que j’aime beaucoup parce qu’il rend le mensonge cool. Et je pense qu’on a vraiment besoin de ça parce que, je ne sais pas pourquoi, mais la plupart du temps le mensonge c’est très mal vu. Et on associe tellement le mensonge au mal, qu’on en vient à confondre les deux.
Ça c’est très bien montré dans une scène de Mon Voisin Totoro. C’est une scène avec Mei, (Mei c’est la petite, celle qui a 4 ans) et sa grande sœur lui apprend que leur mère ne va pas pouvoir sortir de l’hôpital tout de suite, car elle est encore trop malade. Donc évidemment c’est très triste, Mei se met à pleurer. Et tout en pleurant, elle crie : Nan, c’est pas vrai !
. Pour moi quand elle dit c’est pas vrai
c’est pas parce qu’elle pense que sa sœur lui ment. C’est parce qu’elle a tellement associé le mensonge au mal (par son éducation), que là on lui présente quelque chose qui est juste mal (la maladie de sa mère) et elle réagit comme face à un mensonge, elle confond les deux.
Et ce n’est pas parce que c’est une enfant, les adultes aussi ça nous arrive de confondre les deux. Par exemple il y a cette idée qui revient souvent : les politiques nous mentent
.
Alors, sur le fond je suis d’accord, bien sûr que les politiques nous mentent, mais est ce que c’est vraiment ça le problème avec les politiques ? Moi en tout cas, mes ennemis idéologiques, mes adversaires politiques, ce ne sont pas mes ennemis parce qu’ils mentent (d’ailleurs j’ai des alliés politiques qui mentent aussi), mes adversaires politiques, c’est quand ils sont sincères que je ne suis pas d’accord avec eux.
C’est comme pour la publicité. Il y a toute une tradition dans la critique de la publicité, qui consiste à se concentrer sur le fait que la publicité nous mente. Mais selon moi c’est une très mauvaise idée si on veut construire une critique radicale de la publicité. Parce que la publicité, souvent elle dit la vérité. Et c’est quand elle dit la vérité qu’elle est la plus efficace et la plus dangereuse.
En fait ce que j’aimerais, si possible, ce serait qu’on arrive à détacher la question du mensonge de la question morale. Et pour ça je pense qu’il faut qu’on redéfinisse clairement ce que c’est le mensonge. Et on va voir que dans notre définition, on n’aura pas du tout besoin des concepts de bien et de mal.
Pour cette démonstration j’ai besoin d’un fait avec lequel presque tout le monde est d’accord, mais pas totalement tout le monde non plus. Je propose le fait que des humains soient déjà allés sur la Lune. (Je précise que ce n’est pas un problème pour la suite de la démonstration si tu penses qu’on n’est jamais allé sur la Lune. En outre, sache que je ne te jugerais pas. L’Apollo-scepticisme, pour moi, c’est une théorie du complot qui n’est vraiment pas pire qu’une autre. Je préfère largement que tu me dises qu’on n’est jamais allé sur la lune, plutôt que tu me dises que tu crois en la théorie du grand remplacement ou je sais pas quoi.)
Moi, personnellement, je pense qu’on est déjà allé sur la lune, et quand j’en parle, c’est ce que je dis (je dis On est déjà allé sur la lune, la première fois c’était en 1969 (Neil Amstrong et Buzz Aldrin) et puis on y est retourné 5 ou 6 fois dans les 3 années qui ont suivi), c’est ce qu’on appelle la vérité
Imaginons maintenant quelqu’un qui, comme moi, pense qu’on est allé sur la lune, mais qui, pour une raison ou pour une autre, par exemple, pour rigoler, dit qu’on n’est jamais allé sur la lune. Ça c’est ce qu’on appelle un mensonge.
Maintenant on va prendre un troisième personnage, contrairement aux deux précédents, celui-ci pense qu’on n’est jamais allé sur la lune. Et c’est un peu son truc, il n’arrête pas de répéter à qui veut bien l’entendre qu’on n’est jamais allé sur la lune. Ce qu’il dit n’est pas une vérité, car c’est faux, mais ce n’est pas non plus un mensonge, car c’est sincère. Ce n’est pas non plus un mensonge, car c’est sincère, c’est ce qu’on appelle une contrevérité.
Vous l’avez sans doute deviné : le quatrième et dernier personnage pense qu’on n’est jamais allé sur la lune, mais quand il en parle il dit qu’on est allé sur la lune. Ce n’est pas un mensonge, car c’est vrai, ce n’est pas une vérité, car ce n’est pas sincère. C’est ce qu’on appelle un contremensonge
Ce qu’on remarque sur ces exemples, c’est que pour définir la modalité d’un énoncé (c’est-à-dire, par exemple, pour déterminer si un énoncé est un mensonge ou pas), on a besoin de trois informations : On doit savoir ce que la personne dit, on doit aussi savoir ce que la personne pense, et enfin, on doit savoir dans quel monde on est. Ce troisième paramètre est important, supposons par exemple qu’on soit dans un monde où personne n’est jamais allé sur la lune (pourquoi pas, ce serait possible, d’ailleurs c’est ce qu’on appelle un monde possible (on va y revenir)), alors toutes les modalités seraient inversées.
Je vais finir en évoquant rapidement les concepts des mondes possibles. Mais je vais essayer de faire vite.
Le cercle ci-dessous représente le monde réel, c’est notre monde, le monde dans lequel on vit. Dans ce monde il y a tout un tas de chose, par exemple il y a des verres d’eau (entre autres). Et dans ce monde on peut faire des choses, par exemple on peut boire dans les verres d’eau, et dans ce monde, quand on boit dans un verre d’eau, le niveau de l’eau dans le verre diminue. Jusque-là je ne vous apprends rien, vous connaissez ça aussi bien que moi, c’est le monde dans lequel on vit.
Maintenant on va s’imaginer un autre monde, ce qu’on va appeler un monde possible. Ça peut être un monde très différent du nôtre, ça peut aussi être un monde plutôt ressemblant mais avec quelques différences. Par exemple on pourrait dire que dans ce monde il y a aussi des verres d’eau, qu’on peut aussi boire dedans, mais quand on boirais dans ces verres d’eau le niveau de l’eau dans le verre augmenterait au lieu de diminuer.
Ce monde, c’est donc ce qu’on appelle un monde possible, tout simplement, car c’est possible de l’imaginer. Et pas besoin de comprendre comment il fonctionne, ni de comprendre quelles sont les règles qui le régissent pour pouvoir se l’imaginer et affirmer que c’est un monde possible.
Ce qui est génial avec les mondes possibles (il y a plein de choses géniales avec les mondes possibles, notamment le fait qu’il y en ait une infinité, mais une des choses que je trouve particulièrement géniale) c’est qu’on peut construire des ponts entre ces mondes. Par exemple depuis le monde réel, je peux très bien construire un pont vers le monde possible qu’on vient de décrire, notamment grâce à l’imagination. Je peux très bien m’imaginer le monde dans lequel le niveau de l’eau dans le verre augmente quand je bois (je m’imaginerais boire dans un verre, et plus je bois plus il y a de l’eau dans le verre, donc à un moment je dois m’arrêter de boire bien sûr, parce que sinon je vais me renverser de l’eau partout, alors je m’arrête de boire et je vide un peu du contenu de mon verre dans une bouteille ou une gourde pour pouvoir continuer à boire…)
La première personne qui a eu cette idée, l’idée des différents mondes possibles, c’est Leibniz. C’est très beau le travail qu’il a fait autour de ça. Et Leibniz il a une idée un peu particulière concernant notre monde, le monde réel. En fait selon Leibniz, Dieu il a choisi notre monde, parmi l’infinité des mondes possibles. Et pourquoi Dieu il a choisi notre monde plutôt qu’un autre selon Leibniz ? Parce que c’était le meilleur de tous.
Entre nous, pour penser qu’on vit dans le meilleur de tous les mondes possibles, faut être très privilégié, ou vraiment avoir confiance en Dieu (Pour Leibniz je pense que c’est un peu les deux.) Moi Je ne pense pas qu’on vit dans le meilleur des mondes possible, Loin de là. Mais je pense que le monde dans lequel on est il a quand même quelques avantages et notamment le fait qu’il existe tous ces outils dont on parle depuis le début : La suspension volontaire de l’incrédulité, la fiction, le mensonge, l’imagination, etc. Tous ces outils qui nous permettent d’accéder aux autres mondes possibles. Quand je vais voir un film, ou quand quelqu’un me raconte un mensonge, momentanément j’accède à un autre monde possible. Et ça c’est super ! Et on peut très bien s’imaginer des mondes où ils n’ont pas ça, des mondes où il n’y a pas l’imagination où les personnes n’ont pas accès aux autres mondes possibles, où les personnes pensent que leur monde est le seul monde possible.
Cette capacité qu’on a de pouvoir construire des ponts vers les autres mondes possibles c’est vraiment une chance incroyable, parce que si on n’avait pas accès aux autres mondes possibles, non seulement on s’ennuierait beaucoup, mais surtout, on n’aurait aucun moyen de se savoir que notre monde n’est pas le meilleur des mondes possibles.