J’ai vécu pendant environ 3 ou 4 ans dans un appartement dont l’unique fenêtre donnait sur la rue Guy Mooquet. Et notamment sur le 65 rue Guy Moquet qui était l’immeuble juste en face du mien. La particularité de cet immeuble c’est qu’il est un peu plus petit que tous les autres immeubles de la rue. Et du coup ça fait une sorte de créneau qui laisse apparaître derrière tous les toits de la ville. Et c’est très beau (ça ne se voit pas trop sur le dessin, mais en vrai c’est vraiment très beau).
Et l’autre particularité de cet immeuble, c’est qu’au dernier étage, il y a un homme qui habite, et qui passe son temps à travailler. Son appartement il mesure trois fenêtres. Celle de gauche, c’est sa chambre, celle de droite c’est sa salle de bain (avec, bien sûr, des vitres faites de telle sorte à que l’on ne puisse pas voir à travers) et la fenêtre du milieu c’est son bureau, où il passe à peu près 13 heures par jours, dos à la fenêtre et face à une immense bibliothèque.
Je ne sais pas ce que c’est son travail, mais il n’a pas d’ordinateur et il écrit beaucoup. Et l’époque où j’habitais en face de chez lui j’ai vraiment passé du temps à l’observer et ça m’a fait me poser pas mal de questions sur le voyeurisme et l’anonymat dans les grandes villes.
Et un soir alors que je rentrais chez moi, un peu comme tous les soirs je vais à ma fenêtre pour observer cet homme, et sur les toits, juste derrière chez lui, il y avait trois ouvriers qui travaillaient. Et ça a tout de suite attiré mon attention parce que je n’arrivais pas à comprendre ce qu’ils faisaient. C’est-à-dire qu’ils travaillaient, ça c’est sûr, ils avaient des outils, ils étaient actifs, ils n’étaient pas là à rien faire. Mais c’était rien de précis, c’était très flou. Je suis resté environ 20 minutes à les observer sans comprendre ce qu’ils faisaient et c’est seulement des années plus tard que j’ai compris que ceux que j’avais vus ce soir-là, c’était les pareurs. Les pareurs de Paris, c’est une histoire vraiment incroyable, et je n’arrive pas à comprendre pour quoi à chaque fois que j’en parle à quelqu’un, personne n’est au courant.
Donc les pareurs ce sont trois personnes. C’est une organisation qui a été créé à l’époque du second empire (le baron Haussmann, les grands travaux à Paris, etc.) et la mission qui leur a été donnée c’est d’apporter des retouches, des modifications sur les toits de la ville, pour donner aux toits de Paris un aspect plus pittoresque. Et donc leur vie, c’est qu’ils vont de toits en toits, ils font leurs actions, ils font leurs modifications, et le jour où ils en ont marre ou qu’ils sont trop vieux, ils forment un remplaçant et ils démissionnent. Et ils sont totalement indépendants dans l’exercice de leur métier, malgré le fait que ce soit financé à 100 % par la ville de Paris.
Le type d’action qu’ils vont faire ça va être par exemple si à un moment ils arrivent sur un toit où les tuiles sont très sales, ils vont en nettoyer mais juste une. Parfois quand ils sont face à un conduit de cheminée avec toutes les cheminées bien alignées comme ça ils arrivent avec une disqueuse et ils en scient certaines pour donner à la silhouette du bâtiment un aspect un peu plus accidenté. Ça leur arrive de tendre un câble qui ne sert à rien entre deux objets. Ils se sont beaucoup battus pour que toutes les antennes de télévisions hertzienne qui ne sont plus utilisées restent sur les toits de la ville, pareil pour les antennes paraboliques en panne.
C’est très beau leur travail (en tout cas moi j’aime beaucoup) et c’est très discret. Ce n’est pas évident de remarquer leur présence quand on ne les connait pas (tellement c’est subtil). Et même quand on les connaît, ce n’est pas facile de faire la différence entre ce qui est d’eux et ce qui est juste du hasard. Je regrette beaucoup maintenant que je sais à qui j’avais à faire, de ne pas être resté plus longtemps à les observer. Ce n’est quand même pas tous les jours qu’on peut voir des pareurs en face de chez soi. Déjà que ce n’est pas tous les jours qu’on peut voir des gens sur les toits. Alors qu’il y en a des gens sur les toits à Paris. Entre les ouvriers couvreurs, les ramoneurs, les urbexplorateurs, les tagueurs, les cambrioleurs, les pareurs, etc. Mais je ne sais pas pourquoi, tous ces gens, on ne les voit pas.
On raconte que Einstein (Albert), le jour ou il a eu l’idée de la relativité générale, il était en train d’observer un ouvrier qui travaillait sur un toit par la fenêtre de son bureau. Il regardait cet homme travailler, et dans un moment de rêverie sadique, il s’est imaginé l’homme tomber.
Et il s’est posé la question suivante : Est-ce que pendant sa chute, cet homme va sentir le poids de son propre corps ?
Alors bien sûr que non. C’est le principe d’une chute libre. Quand on est en chute libre, on ne sent pas le poids de son propre corps. Et ça Einstein il le sait bien, il n’est pas bête (c’était déjà connu à son époque). Ce qui est intéressant c’est pas vraiment cette question en particulier, c’est tout le cheminement de pensée qu’il va y avoir ensuite. Mais l’anecdote qui est drôle c’est que beaucoup plus tard, des années après, Einstein il a vraiment rencontré un ouvrier qui était tombé d’un toit et qui avait survécu. Il lui a donc posé la question : Est-ce que pendant ta chute tu as senti le poids de ton propre corps ?
L’ouvrier a répondu qu’il ne s’en souvenait pas, qu’il se souvenait seulement qu’il avait eu très peur. Et comme Einstein ne s’intéresse pas du tout à la peur et aux phénomènes psychologiques, il ne lui a pas demandé de quoi il avait eu peur. Et donc l’histoire ne nous le dit pas. On peut s’imaginer qu’il a eu peur de se faire mal en tombant, mais en fait on n’en sait rien, si ça se trouve il a eu peur d’abimer le sol.
Parce qu’on sait que quand un objet tombe sur un autre, au moment de l’impact, le choc qui est ressenti par l’objet qui tombe est exactement le même que celui qui est ressenti par l’objet sur lequel il tombe. Ça c’est la troisième loi de Newton, la réciprocité des forces. En gros, si vous faites tomber un marteau sur une vitre, vous aurez exactement le même résultat que si vous faites tomber une vitre sur un marteau.
Et ça, ça nous intéresse par rapport aux toits. Parce que justement les toits, il y a des choses qui tombent dessus. En fait c’est même précisément à ça que ça sert un toit, ça sert à que des choses tombent dessus. Ce qui tombe le plus souvent sur les toits c’est de l’eau (quand il pleut). Il faut s’imaginer la pluie donc c’est plein de gouttes d’eau qui tombent les unes après les autres sur le toit. Au moment de l’impact ces gouttes d’eau vont se briser, se casser en des milliers de petites gouttelettes. Mais si un jour il pleut particulièrement beaucoup, et que ce jour-là la pluie est particulièrement lourde (voir solide) alors ça va être le toit qui va s’abimer, parce qu’il y a une réciprocité des forces. Et on ne veut pas que le toit s’abime, du coup nous (les humains) avons a eu une supère idée, c’est de construire les toits penchés. Parce qu’en effet, si le toit est penché, il y a beaucoup moins de chance qu’il s’abime.
Ce qu’il faut retenir, c’est qu’on construit les toits penchés. Bien sûr, si on est dans une région où il ne pleut pas beaucoup, on va le pencher pas beaucoup.
Si, au contraire, on est dans une région où il pleut beaucoup, on va le pencher beaucoup.
On compte les pentes des toits en pourcentage. Les pourcentages indiqués sur les schémas ci-dessus, je les aie un peu mis au hasard, mais en fait il n’y a pas vraiment des règles, on fait un peu ce qu’on veut. On peut très bien s’imaginer un toit avec une pente de 95 %, ça donnerait quelque chose comme ça :
Et la prochaine fois que vous faites le trajet en voiture d’Alicante jusqu’à Ostende, observez bien les toits sur le bord de la route et vous verrez qu’en effet, plus vous allez vers le nord, plus vous allez vers des régions pluvieuses, plus les toits, eux monteront vers le ciel.
Alors là il y a un petit piège, peut-être que vous l’avez deviné : Plus un toit est penché, moins il va s’abimer en cas de pluie. Alors on pourrait se dire “Pourquoi ne pas faire directement un toit avec une pente de 100 %, pour être sûr de ne pas avoir de problème ?” Sauf que si vous faites ça, vous allez vous retrouver avec les deux pans du toit parallèle, et la pluie va tomber entre les deux. Donc c’est une mauvaise idée.
De toute façon on a de moins en moins ce genre de problème parce qu’aujourd’hui, grâce aux progrès qu’on a fait en architecture et en matériaux, on est capables de construire ce qu’on appelle des toits plats.
Il y a une règle d’or avec les toits. Si vous devez retenir une chose de ce livre c’est ça : un toit, c’est toujours penché.
Sauf que parfois, on a besoin (ou envie) que des gens marchent sur les toits, et si les gens marchent sur des toits tels qu’on les a dessinés plus haut, ils risquent de tomber. Et personne n’a envie de tomber d’un toit (à part Bas Jan Ader). Du coup on a eu l’idée du toit plat, qui est un toit penché bien sûr, comme tous les toits, mais avec une pente très faible : de 1 % à 2 %. Ce qui permet que l’eau tombe mais pas l’humain qui marche dessus.
Ça a un autre avantage les toits plats c’est que pour une même hauteur de bâtiment on va pouvoir mettre beaucoup plus de gens dedans. Si vous êtes dans une région ou beaucoup de gens veulent habiter et que les toits ne sont pas plats, quelqu’un va devoir mettre des gens dans le toit. Et personne n’a envie de vivre dans le toit (je sais de quoi je parle).
En été la chaleur c’est juste atroce, quand il pleut ça fait un bruit pas possible, comme les murs sont penchés on ne peut pas vraiment mettre de meubles, on ne peut se tenir debout que sur une toute petite surface.
Alors évidement quand on voit ce personnage dans sa chambre de bonne, on n’a qu’une envie c’est qu’il fasse ça :
Et là c’est beaucoup mieux. Maintenant ce personnage vit dans une mansarde. Une mansarde c’est un toit comme ça dont chaque versant est divisé en deux pans, le terrassons et le brisis, alignés autour de la ligne de bris. Ça s’appelle une mansarde à cause de François Mansart, l’architecte qui aurait inventé ça. Je dis aurait inventé parce qu’en réalité on sait que Pierre Lescot, cent ans avant la naissance de Mansart, il avait déjà construit une aile du Louvre qui avait cette forme. Mais bon, on n’appelle pas ça une Lescotte. Et Pierre Lescot il n’a pas beaucoup de mérite non plus parce que si on regarde par exemple les tentes noires des Ghilzais (un peuple nomade) on n’a déjà cette forme depuis des siècles et des siècles.
Et il y a une grande différence, très importante entre la tente noire des Ghilzais et la mansarde de Mansart, c’est que dans le premier cas, la personne qui a dessiné, celle qui a construit et celle qui a habité le bâtiment, ça peut être une seule et même personne. Alors que dans le second cas, on sait que c’est minimum trois personne différentes.
Je parle de ça parce qu’en ce moment je suis en train de lire un livre qui s’appelle L’Architecture de survie. Et c’est beaucoup sur ces questions d’auto planification. De comment on pourrait nous même s’occuper des villes et des bâtiments dans lesquels on habite, sans que ce soit forcément des bureaux d’architecte et d’urbaniste (totalement déconnecté de nos besoins réels) qui s’en chargent. C’est drôle parce que c’est un architecte qui a écrit ce livre, et dedans il crache beaucoup sur le métier d’architecte (sur son propre métier). Par exemple il y a une phrase qui revient souvent dans le livre : On n’a pas besoin des architectes pour dessiner nos maisons. Et c’est pas faux quand on y pense ! Les maisons c’est à peu près le premier truc qu’on apprend à dessiner quand on est enfants :
Moi je me souviens j’avais appris à dessiner les maisons et deux trois autres choses (les nuages, les soleils, etc.) et je ne pouvais plus m’arrêter, j’en faisais partout. À la même époque j’avais appris à dessiner les usines. C’est très beau une usine. Ça a un toit en dents de scie (on appelle ça des sheds).
Et c’est pas évident de comprendre la raison d’être de cette forme. Pourquoi les usines ont des toits comme ça ? Je pense que si on veut vraiment comprendre il faut se mettre à la place du fabricant d’usines. Sauf que le fabricant d’usine, malheureusement, on sait peu de choses sur lui. En fait on sait deux choses : On sait que c’est un fabricant, et on sait qu’il fabrique des usines.
Alors premièrement c’est un fabricant. Donc comme tous les fabricants du monde, il a une usine, mais son usine elle ne ressemble pas au dessin ci-dessus parce que vous comprenez bien que si elle ressemblait à ça, une fois qu’il aurait construit l’usine à l’intérieur, il ne pourrait pas la sortir, la porte est trop petite. Donc ce qu’on peut déduire c’est que son usine elle ressemble au moins à ça :
Il y a une grande porte, comme ça il peut tranquilement construire l’usine à l’interieur et quand il a fini il la met dehors avec les autres.
L’autre chose qui est très importante quand on est un fabricant (de quoi que ce soit) c’est ce qu’on appelle le stock. Par exemple, si tu construis des balais, tu ne vas pas attendre qu’on vienne te demander un balai pour le construire. Par ce que sinon, le temps que tu le construises, ou ton client il n’en aura plus envie, ou pire, il sera allé voir ailleurs (chez un concurrent). Du coup tu fais ce qu’on appelle un stock, tu construis d’un coup 100 balais et quand on vient te voir pour un balai ou même 10 balais, tu peux directement les donner, et puis renouveler ton stock.
Le fabricant d’usine, on l’a déjà dit, c’est un fabricant. Donc il a les mêmes problématiques que le fabricant de balais. Sauf que le problème avec les usines, comparé aux balais, c’est que c’est très grand ! Et son terrain à lui, il n’est pas infini. D’où l’idée magnifique du toit en sheds, qui permet en fait d’empiler les usines comme ça, en quinconce, les unes sur les autres :
Vous comprenez pourquoi c’est une super idée. Non seulement la place est totalement optimisée, aucun espace vide. Mais aussi grâce au toit en dents de scie on est sûr que ça ne va pas glisser et tomber. Si les toits ressemblaient à des maisons ça ne marcherait pas du tout, ça risquerait de tomber et le toit pourrait s’abimer. Et personne n’a envie d’acheter une maison avec un toit abimé. Pourquoi ?
La première raison c’est les fuites. Quand le toit est abimé, il pleut à l’intérieur.
Et la deuxième raison, qui est selon moi la plus importante, la plus grave, c’est que quand un toit est abimé, tout le monde sait qu’il peut y avoir une tuile qui tombe. Et tout le monde sait qu’une tuile qui tombe, ça peut tomber sur la tête de quelqu’un. Et cette personne, sous le choc, elle peut mourir.
Et ça, ça pose des gros problèmes, philosophiquement parlant. Spinoza il en parle dans L’Éthique.
Spinoza il parle de ça parce qu’il y a quelque chose qui est très important pour lui, dans sa philosophie et particulièrement dans ce texte, c’est l’idée que la nature ne poursuit jamais aucun but. Il dit Les causes finales ne sont que fictions humaines
. (Causes finales ça ne veut pas dire qui arrivent à la fin, ça veut dire qui sont liés à une finalité, à un but).
Sauf qu’en face de lui il y a les méchants. Les détracteurs de Spinoza. Et eux ils pensent tout l’inverse. Pour eux si la tuile est tombée sur la tête de l’homme, c’est parce que l’homme devait mourir. En fait, la tuile elle est tombée pour tuer l’homme. Et sinon comment expliquer l’homme est passé par là, pile à cet instant précis et que pile à cet instant-là, la tuile est tombée. Bien sûr Spinoza il va répondre que l’homme passait par là parce que (par exemple) il allait voir un ami, et la tuile est tombé parce que (par exemple) il y a eu un gros coup de vent. Mais alors, comment expliquer que pile ce jour-là l’homme devait aller voir son ami et que comme par hasard, à cet instant précis, il y a eu un gros coup de vent ?
Spinoza il critique beaucoup cette façon de discuter. Il appelle ça la réduction à l’ignorance. Parce que vous comprenez bien qu’à chaque fois qu’il proposera une cause possible à ce qu’on lui demande de justifier, on n’aura qu’a lui demander quelle est la cause de cette cause, et ainsi de suite, jusqu’à ce qu’il soit obligé de se retrancher dans la volonté divine. Mais la volonté divine, Spinoza il n’en veut pas, alors il continue de discuter, malgré lui. Il va dire Il y a eu un gros coup de vent parce que la mer la veille, par un temps encore calme, commençait a s’agiter
. Et l’homme devait aller voir son ami parce que son ami est chapelier et il fallait qu’il parle à un chapelier
.
Mais alors (répondront les détracteurs) Pourquoi la mer, la veille, par un temps encore calme, s’était mise à s’agiter ? Et pourquoi l’homme avait tant besoin de voir un chapelier ?
Eh bien, peut-être qu’il rentrait dans grand voyage ou il avait visité les habitants de ce petit village de Sibérie qui portent tous des chapeaux différents.
(Chapeaux qui sont des versions miniatures du toit de leur maison.)
Il trouvait ça intéressant et comme il ne connaissait ni anthropologue, ni architecte, il s’est dit qu’un chapelier ça pourrait être un bon interlocuteur pour parler de ces gens-là.
Mais comment expliquer que ces hommes éprouvent un tel besoin de porter des chapeaux qui font référence aux toits de leur maison ?
Je sais pas, peut être que ça joue un rôle dans leur communauté, que ça les aide à organiser leur vie ensemble, d’une manière ou d’une autre. Par exemple, tu rencontres quelqu’un que tu n’as jamais vu, tu sais directement où il habite. Ça peut être pratique. Ou peut-être juste que c’est des humains. Et c’est vrai que ce n’est pas évident à justifier mais les humains on est un peu comme ça, on aime bien se décorer. Même mon voisin d’en face, qui passait son temps à travailler, un jour je l’ai vu à la fenêtre de son bureau, face à la rue, face à moi. Au début j’ai eu peur, forcément, j’ai cru qu’il me regardait le regardant. Mais j’ai assez vite compris qu’il regardait son reflet dans la vitre. Il était là à défaire un bouton de sa chemise, et puis il en remettait deux, et il essayait différentes combinaisons de boutons comme ça, pour voir celle qui lui allait le mieux. Puis il a remis tous ses boutons dans la combinaison initiale et il est retourné travailler à son bureau.